Un marché au Cadran pour relancer les foires
publié le 25 mars 2017 Toutes les actualitésL’avenir des foires est incertain. C’est peu de le dire à la vue des 30 ou 40 veaux gras seulement qui occupent les logettes de l’Espace Raymond Lacombe deux fois par mois. Ils dépassaient pourtant les 600 au début des années 80. Cette décadence vertigineuse préoccupait les régisseurs des foires de Baraqueville, Alain Bories et Chritiane Gombert. Ils ont alors convaincu les dirigeants de la communauté de communes de l’issue fatale à court terme de ce rassemblement agricole régulier si rien n’est fait. Leur propos ont été entendus : « Il n’y a plus de rentabilité et les marchands ne vont plus s’y rendre pour aussi peu de bétail » explique Jean Marc Fabre, un des élus de la communauté de communes du Pays Ségali qui a pris le sujet à son compte. C’est pour tenter de rebondir avec une autre formule de foires qu’une réunion publique s’est tenue le 9 mars 2017 à la salle de Cinéma Le Fauteuil Rouge, à Baraqueville. Un premier succès puisque les 170 sièges qui s’y trouvent étaient occupés dans leur grande majorité. Voilà déjà un signe qui montre que les agriculteurs ont compris que les foires constituent un enjeu important pour l’avenir de leur profession.

Bruno Bunisset, ici au micro, est à la tête du marché d’Ussel
A la tribune, un invité de marque en la personne de Monsieur Bruno Bunisset, le président de la société gestionnaire du Marché au Cadran d’Ussel sur le Plateau des Mille Vaches. Fort de 14 ans d’occupation de ce poste, il a tenté de faire partager son expérience à l’assemblée : Le Marché au Cadran est un marché de paysans et non de marchands. 33 000 animaux de toutes catégories (petits veaux, veaux gras, vaches maigres ou grasses…) y sont vendus aux enchères chaque année et les éleveurs qui la fréquentent sont majoritairement jeunes. Sa mise en place a permis de contenter à la fois les éleveurs qui y ont trouvé un lien social et une meilleure valorisation des bêtes, mais aussi les marchands qui y ont vu un grand gain de temps pour réaliser leurs transactions. Voilà certainement le secret du succès Ussellois ! Un succès qui semble déjà inspirer les Ségalis car au cours de multiples échanges avec le public, les arguments du président étaient souvent partagés par les différents représentants des corps de métier de la filière bovine. Plus d’une vingtaine d’entre eux se sont d’ores et déjà montrés intéressés par la constitution d’une société gestionnaire d’un marché homologue.
Mettre en place un marché au cadran, c’est aussi adapter les installations. Il faudra que l’Espace Raymond Lacombe soit doté d’un ring et d’une salle des ventes. Le calcul du coût et la rédaction d’un calendrier prévisionnel de travaux sont dans les mains d’Aveyron Ingénierie. Les élus s’attacheront ensuite à rechercher des financements mais les protagonistes de ce projet restent principalement les éleveurs : ce sont eux qui détiennent la clef de la réussite d’un tournant historique des foires à Baraqueville.

A la tribune, Anne Blanc (présidente de la communauté de communes), Jean Marc Fabre (Communauté de communes), Jacques Barbezange (Maire de Baraqueville), Bruno Bunisset (Marché d’Ussel), Alain Bories (Adjoint à l’agriculture) et Vincent Albouy (Sodival).